Historique de Clichy-la-Garenne


Pavillon Vendôme © Office de Tourisme de Clichy la GarenneClichy, qui se nommait à l’origine Clippiacum, doit son existence à la construction d’une villa gallo-romaine. Au moyen âge, le site est encore densément boisé et il sert de réserve de gibiers de garenne d’où est tiré le nom de Clichy-la-Garenne. De Childéric Ier à Philippe II Auguste, les rois ont marqué Clichy par leurs écrits historiques. Si le roi Dagobert y séjourne, ce n’est pourtant pas cette période de fastes royaux qui marque le développement clichois. Le XVIIIe siècle lègue à la ville le pavillon de Vendôme, dernier vestige des parties de chasse organisées à Clichy-la-Garenne.

L’époque contemporaine, depuis la fin du XIXe siècle, marque à la fois le démembrement et l’essor de Clichy. Le territoire de la ville s’amenuise, essentiellement au profit de Paris (8e, 17e, 18e arrondissement) mais s’enrichit d’industries qui favorisent son expansion. Les activités de blanchisserie, de verrerie, de cristallerie et de savonnerie inaugurent la vague de développement industriel.

La présence des entrepreneurs stimule la construction privée et celle des entreprises implique un redéploiement urbain. Parallèlement, les travaux du baron Haussmann à Paris favorisent la réorganisation du territoire et l’instauration de grands axes de communication. Enfin, les courants de pensées hygiénistes et humanistes impulsent la construction de logements sociaux. Ce mouvement est amplifié dans les années 1900-1940, avec l’inauguration des grandes voies de circulation à l’ouest de la ville. Il s’accompagne d’une forte volonté politique dont la création de l’Office public des habitations à bon marché dès 1922 et la Maison du Peuple sont des exemples notables.

Marché de Lorraine © Ville de Clichy
Les grands mouvements artistiques qui ont bercé la première moitié du siècle illustrent la richesse et la diversité des initiatives architecturales. Si l’Art Nouveau, avec son goût prononcé pour les lignes courbes, les motifs floraux, sa quête d’irrationnel, a peu marqué le paysage clichois, il en va autrement de l’influence des mouvements Art Déco et Art Moderne. Le premier se retrouve sur les grands axes qui ont marqué l’extension de Clichy, comme la rue d’Alsace. Le second est à l’origine des édifices remarquables que sont la Maison du Peuple et l‘hôpital Beaujon.
L’architecture et l’urbanisme à Clichy dans la première moitié du XXe siècle témoignent également de l’importance accordée au service public et des capacités d’innovation de la municipalité, des propriétaires privés et des architectes. Ces derniers signent ici des œuvres essentielles.

Aujourd’hui, malgré l’importance de son développement, Clichy conserve son caractère de « village » qui ne manque pas de séduire. Avec le souci constant de préserver son équilibre, son identité et ses traditions, Clichy construit son avenir. A travers une politique de logement adaptée à sa population, une gestion locale axée sur la solidarité et la prévention, et grâce à ses nombreuses activités culturelles et sportives, Clichy investit pour être une ville en concordance avec son époque.

  • Textes : Alexandra Dauge
  • Bibliographie :
    Jours tranquilles à Clichy, Marc Gaillard, 1992
    Le patrimoine des Hauts-de-Seine, 1994
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